Avec une superficie de 227 km2, São Vicente est une île aux caractéristiques particulières, qui invite aux loisirs et aux célèbres nuits capverdiennes.
Le fait que l’île n’ait été peuplée qu’à la fin du 18e siècle, soit trois siècles après sa découverte, n’a pas empêché une croissance importante de la population. En raison de l’ouverture des ports des provinces d’outre-mer à la navigation étrangère et, par conséquent l’établissement des compagnies anglaises de charbon, l’île a commencé à détenir une grande concentration du pouvoir économique. Le compositeur Manuel De Novas, l’un des chantres de la morna, affirme dans un vers : « Celui qui ne connaît pas Mindelo, ne connaît pas le Cap-Vert ».
Mindelo, élevée au rang de capitale le 14 avril 1879, est fière de sa superbe baie aux eaux limpides et célèbre pour son grand port, qui a profondément marqué l’histoire de la navigation au Cap-Vert. Le développement de la ville de Mindelo s’est effectué au rythme des deux grandes influences coloniales, portugaise et britannique, qui sont visibles à chaque coin de rue, dans l’architecture de ses édifices. Le Palacio do Povo (Hôtel de ville) et d’autres édifices attirent particulièrement l’attention, pour être caractéristiques de certains styles du siècle dernier. Grâce à la chanteuse Césaria Evora, née et décédée à Mindelo, le monde découvre le Cap Vert et la "saudade", musique qui exprime la nostalgie et la misère. D’autres groupes de musique ont pris la relève et il n’est pas rare d’assister à des concerts improvisés dans les cafés et les restaurants.
Le carnaval de Mindelo, très réputé, fait vibrer toute l’île durant cinq jours au son d’une musique enivrante. Son point culminant est le grand défilé avec son concours de chars, de danses, de reine dans la plus pure tradition brésilienne avec plumes et paillettes.
Ville de poètes et d’artistes, Mindelo est toutefois célèbre pour quelque chose qui s’ancre à jamais dans la mémoire de celui qui visite cette ville. Le rythme de ses nuits chaudes est tout à fait unique dans tout l’archipel. Le clair de lune se transforme en soleil et les rues se remplissent de monde, comme si la fête y régnait constamment. Les dîners au son des mamas, jouées sur de fabuleux violões, sorte de grandes guitares, et chantées par des voix pénétrantes, donnent un avant-goût du plaisir des rythmes afro-cubains-brésiliens, qui animent les nombreuses discothèques. Aller au Cap-Vert sans goûter aux nuits chaudes de Mindelo, c’est comme visiter Lisbonne sans se plonger dans l’ambiance du Fado.